Langage : Narramus et la pédagogie de l’écoute

En T1, j’ai eu la chance de participer à des formations expérimentales sur Narramus construite par Sylvie Cèbe et Roland Goigoux). Cette méthode vise à apprendre à comprendre et à raconter une histoire (voir ici).

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La méthode : Cette méthode se base sur l’étude d’un album à travers une séquence. L’enfant apprend, petit à petit à raconter l’histoire, partie par partie. La séquence est donc divisée en différentes parties, chaque partie correspondant à une partie de l’histoire.  Pour chaque partie de l’histoire est étudié : le lexique, les inférences et les états mentaux des personnages.

Les points positifs de cette méthode :

  • Elle est clé en main. Elle m’a beaucoup guidé dans mes début, en me donnant les bases pour mener une séance de langage.
  • SON GROS POINT FORT : c’est une méthode très explicite. Elle permet à l’élève de mettre du sens derrière (explicitation des objectifs). Et un gros travail a été fait pour  expliciter le lexique, les inférences et les états-mentaux au sein de chaque album.
  • Une méthode très efficace. De gros progrès ont été mesuré dès la fin du premier Narramus concernant la capacité à restituer l’histoire (mémorisation, capacité à organiser sa pensée, meilleure compréhension ds inférences/états-mentaux, réutilisation du lexique de l’histoire).

Les points négatifs de cette méthode :

  • La méthode clé en main peut-être un frein aussi. Les séquences sont très détaillées et elles nécessitent une réelle imprégnation de l’enseignant avant de mener sa séance en classe. L’enseignant doit nécessairement passer par se travail d’imprégnation pour ensuite pouvoir s’en défaire.
  • Séquence très longue : les séances demandent à être découpées en sous-séances pour maintenir l’attention des élèves. La séquence dure 4 semaines minimum  à raison de 20-30 minutes par jour, pour un groupe. Pour que ce soit efficace, les séances doivent être massées au risque sinon que les élèves en perdent le sens. Les élèves parfois, en arrivant à la fin de la séquence, se lassaient de l’histoire et avaient envie d’en découvrir une autre. Cela peut devenir fatiguant pour l’enseignant.
  • Des temps de langage ou les enfants parlent peu : un enfant (parfois aidé de ces camarades) racontent l’histoire. Après, il s’agit de donner les bases pour comprendre le nouveau lexique, les inférences et les états mentaux des personnages. Cette séance est fatigante à mener pour l’enseignant : il est au centre du dispositif (hormis la phase ou l’enfant raconte). L’élève parle peu : il parle pour répondre, apporter des précisions à ce que demande/dit l’enseignant. Enseignant en zone d’éducation prioritaire, je trouve ce point regrettable notamment quand on sait que le niveau de langage soutient le développement des fonctions cognitives (notamment des fonctions exécutives) et donc qu’il détermine en partie la réussite scolaire (mais pas que !) d’un enfant.

En 2019-2020, j’ai eu la chance d’assister à une animation pédagogique animée par Pierre Péroz. J’ai alors découvert une méthode également très connue : la pédagogie de l’écoute. 

Pour compléter la formation pédagogique, très intéressant mais malheureusement courte pour un sujet aussi complexe, j’ai acheté le livre de Péroz :

Pour les points positifs/négatifs, je n’ai pas encore assez de recul pour les exposer ici.

L’année prochaine, je changerai ma programmation. Je vais essayer de réaliser un ou deux Narramus (pour travailler la compréhension des états mentaux, des inférences) puis enchaîner sur la Pédagogie de l’écoute pour le reste de l’année.

 

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